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Les indications de l’hypnose se multiplient : lutte contre les douleurs, réduction du stress, diminution de la consommation de médicaments et de drogues… Une méthode souvent utilisée en appoint, mais qui se montre efficace chez de nombreux patients.

Nathalie fume depuis 20 ans. Elle a essayé d’arrêter de nombreuses fois, en vain. À chaque tentative, elle se sent mal, elle est insupportable avec ses proches, elle stresse. Mais une amie lui a conseillé d’essayer l’hypnose ; ça a fonctionné pour elle. « Pourquoi pas », se dit Nathalie. « Au point où j’en suis. » Mais elle a peur qu’un individu « entre dans sa tête » et manipule ses pensées… L’hypnotiseur ne va-t-il pas lui faire faire tout ce qu’il veut ?

Cette vision populaire de l’hypnose est très éloignée de la réalité… Être sous hypnose ne signifie pas que nous ne sommes plus conscients ; notre état cérébral est certes modifié, mais nous pouvons en « sortir » à tout moment. Or l’hypnose a aujourd’hui de nombreuses applications médicales et chirurgicales ; les articles scientifiques à ce sujet ont longtemps été confidentiels, mais depuis quelques années, leur nombre et leur qualité ne font que croître.

Un nouveau traitement

À une époque où les régimes d’assurance santé sont remis en question et les médicaments « déremboursés », l’hypnose apparaît comme une méthode intéressante. Elle a ses limites, certes, mais utilisée en association avec d’autres thérapies, elle en améliore souvent les résultats. Elle réduirait ainsi la consommation de certains médicaments ou de drogues.

Dans le domaine de la neuropsychiatrie, malgré le rôle joué par les équipes de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans l’histoire de l’hypnose, les études françaises sont peu nombreuses. Il fallut attendre 1998 pour que la consultation d’hypnose soit relancée dans le service de psychiatrie de cet hôpital. Nous avons animé cette consultation, mais, les premières années, nos confrères psychiatres ne nous adressaient que des patients diagnostiqués hystériques… Le poids de l’histoire !

Progressivement, le champ d’application de la méthode s’est élargi. Des études cliniques réalisées à l’étranger ont montré l’utilité de l’hypnose dans les dépressions qualifiées de « réactionnelles » (après un deuil, par exemple) ou l’anxiété. Dans les troubles du sommeil, la technique fournit aussi une alternative à la prise régulière de médicaments hypnotiques.

Contre la peur d’être enfermé

Elle est également efficace en cas de phobies. Allan Cyna, chef du service d’anesthésie de l’hôpital d’Adelaïde en Australie, a décrit le cas d’un enfant de 5 ans qui présentait une phobie extrême vis-à-vis des piqûres. Cet enfant a surmonté sa peur grâce à l’emploi de l’hypnose et a ainsi évité des anesthésies répétées, qui étaient auparavant nécessaires dès qu’on lui montrait une seringue.

Autre peur incontrôlable traitée : la claustrophobie. Certaines personnes devant passer une IRM sont parfois assaillies par une crise phobique qui oblige à interrompre l’examen. C’est pourquoi une séance d’hypnose juste avant cet examen permet de mieux appréhender ce dernier et de le vivre plus sereinement.